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Usu, vetera, nova

Publié le par Carole

Blois, rue Pierre de Blois

Blois, rue Pierre de Blois

C'est, à Blois, une maison qui philosophe, comme philosophaient les maisons riches et les cathédrales, au temps où les murs étaient des livres de pierre et de bois, pour l'instruction des passants.
C'est une maison vieille, dont l'enseigne regrattée nous parle justement de la façon dont le vieux se fait neuf, dont le neuf se fait vieux, dont toutes choses s'usent et dont toutes choses renaissent, puis s'effacent pour renaître et s'user de nouveau, et de nouveau renaître.
USU, dit-elle, USU, VETERA' NOVA
 
Ce qui peut se comprendre ainsi :
 "par l'usage la vieille maison est devenue neuve"
ou
"si l'on s'en sert les vieilles choses se font neuves"
 
mais, aussi bien, pourrait s'inverser en :
"par l'usage la maison neuve est devenue vieille"
à moins que ce ne soit
"si l'on s'en sert les choses neuves se font vieilles"
 
ou même se déchiffrer :
"à force de servir, le nouveau devient vieux"
 
ou encore, pourquoi pas - mais est-ce vraiment si différent ? - :
"à l'expérience, le vieux peut se révéler neuf"
 
Comment savoir au juste ? C'est tout le charme du latin, de nous laisser à deviner, et de nous inviter à débrouiller sans fin l'écheveau laconique des mots qu'il mêle et resserre en énigmes.
 
Mais qu'importe le sens, si la question nous conduit ?
 
 
Sur le fronton malicieux de la vieille maison redevenue neuve qui déjà se recouvre de mousse,
VETERA et NOVA se font face comme les deux plateaux de la balance dont USU est le poids.
 
Entre hier et demain, entre avenir et décrépitude, entre mémoire et oubli, entre pierre qui mousse et paroles qui roulent,
 
nous ne valons que notre poids léger de présent. 
 
 

Publié dans Fables, Blois

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Retard

Publié le par Carole

Le tram s'est arrêté devant la gare.
 
-Hier, dit le garçon qui se tient debout près de moi, j'étais en retard.
-Oui, dit l'autre garçon qui se tient debout près de moi.
-Il y a eu un suicide sur la ligne.
-Je sais, j'étais aussi dans le train.
-On a attendu... c'était... la galère que c'était... 
-Oui, la galère...
-Cette galère...
Le tram s'est déjà éloigné, bientôt il sera à l'arrêt suivant, déjà il est à l'arrêt suivant Mais tous les deux, ils ont les yeux rivés vers la gare qu'on n'aperçoit plus qu'à peine, et ils n'arrivent pas à clore leur récit maladroit.
-Il s'est...
-Cette galère que c'était...
-Un truc de fou...
-On est tous descendus du train.
-C'était...
-Oui, c'était...
-Une galère...
-Jamais vu ça...
-C'était...
 
Ils ne se parlent pas vraiment. Ils ne savent pas s'en parler. Mais ils n'arrivent pas à se taire. Et de leurs jeunes mains, comme ils l'empoignent, tous les deux, cette barre métallique à laquelle ils se sont accrochés.
Comme s'ils pouvaient encore la rattraper par leurs mots qui trébuchent, comme s'ils pouvaient encore la retenir par leurs mains qui se serrent, cette ombre emportée tout là-bas.
Comme s'il était impossible, vraiment impossible de le laisser partir comme ça, dans ce silence des hommes qui cloue le cercueil de l'oubli, le pauvre mort qui a croisé leur chemin, et qui était peut-être, ils sont si jeunes, le tout premier qu'ils rencontraient.
 
 

 

 

Publié dans Fables, Nantes

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Les fritillaires

Publié le par Carole

fritillaire pintade

fritillaire pintade

Si j'avais à peindre le jardin d'Eden, j'y planterais des fritillaires - des fritillaires sauvages, des fritillaires pintades. Je leur dessinerais des robes de bal à crinoline, des jupes de soie à petits pois. Dans leurs cornets à dés, j'abolirais une bonnne fois le hasard. Je suspendrais leurs clochettes au ciel comme des campaniles. Puis, d'un souffle, je les ferais s'envoler, en oiseaux libres et roses, par-dessus les rivières et par-dessus les prés.
 
Si j'étais un peintre naïf, je placerais partout des fritillaires, en corolles géantes de tulipes fantaisie. J'en ferais des forêts, j'en ferais des églises, j'en ferais des ballons, j'en ferais des chapeaux, j'en ferais des oiseaux et j'en ferais des femmes. 
 
J'ai eu bien du mal à les dénicher, pourtant, mes fritillaires.
On m'avait dit qu'elles n'avaient pas tout à fait disparu. Qu'on en trouvait encore, dans les prairies de Loire, du côté de cette île Clémentine qui porte, dit-on, le nom d'une jeune fille venue jadis accoucher là de son enfant naturel.
Alors j'étais partie, confiante, à la chasse-photo, me promettant de capturer au filet des pixels quelques belles pintades égarées. J'ai marché longtemps, enfonçant dans la boue, au long des boires et des roselières. Soudain, quand je n'y croyais plus, je les ai trouvées, dans un pré spongieux que bordait une haie de trognes aussi tourmentées qu'un vieux troupeau de menhirs. Petites taches sombres que le vent penchait dans le vert : c'étaient elles, enfin, innombrables et menues, craintives et parfaites, qui se cachaient dans l'herbe comme des oeufs de Pâques.
 
Si j'avais à peindre des fritillaires, je planterais d'abord l'Eden, pour qu'il soit leur jardin.

 

Publié dans Nantes

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Piscine

Publié le par Carole

    C'était une drôle d'idée, qu'elle avait eue, d'aller à la piscine.
    Puisqu'elle ne savait pas nager.
    Qu'elle n'y était jamais allée.
    Même à l'école, même au collège et au lycée, là-bas, on n'emmenait pas les enfants à la piscine. Trop loin. Trop long. Trop cher.
    Il y avait bien eu une piscine, à Urognes, autrefois, une piscine découverte, au bord de la rivière, qu'on utilisait en été. Mais il avait fallu la fermer. Ensuite, les moyens avaient manqué pour en construire une autre. Evidemment. Une aussi petite ville. Excentrée. Et qui s'était tellement dépeuplée, depuis que la SALV avait fermé.
    Alors c'était comme ça, maintenant, à Urognes : plus personne n'apprenait à nager. Les enfants allaient jouer en cachette dans les ruines de ciment de l'ancien bassin... ils faisaient semblant de s'envoler du haut du vieux plongeoir [...]
 
Suite du récit sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
 
 

Publié dans Récits et nouvelles

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Demain printemps

Publié le par Carole

Demain printemps
J'étais au supermarché tout à l'heure.
C'était un soir comme les autres, un soir de fatigue et de foule, au retour du travail.
Un soir à pousser mon chariot, comme on pousse les jours que plus rien ne distingue des nuits.
 
Soudain, devant la boutique du fleuriste, j'ai vu éclore cette grande ardoise :
 
Aujourd'hui
St Joseph
Demain
Printemps
 
Printemps ? Demain ?
Dire que j'avais oublié, complètement oublié.
Demain ? Printemps ?
Bien sûr : demain !
Demain printemps.
 
Dans les allées encombrées de chariot, saturées de musique commerciale et de lumières criardes,
il y a eu soudain comme un parfum de jonquilles, de lilas bleus et de confettis envolés.
Comme un balancement de mimosas en fleurs dans la valse du vent.
 
J'ai reconnu le trait de craie figurant l'hirondelle, au coin du tableau noir.
La vieille porte blanche ouvrant sur le jardin où le chat dort à l'ombre...
 
Oh, cette barre du hissée sur son printemps comme un store au soleil, qu'elle était donc heureuse, et qu'elle s'envolait loin dans son bruit de drapeau, sur l'ardoise du fleuriste !
 
 
Aujourd'hui, St Machin, sur le calendrier où les jours se chiffonnent une page après l'autre, avant de retomber jaunis aux poubelles du temps.
Mais demain ?
Ah, demain !
Demain !

Demain printemps !
 

Publié dans Fables

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Mnémosyne, sol glissant

Publié le par Carole

Mnémosyne, sol glissant
Je passais près de la belle statue de Mnémosyne qui orne le hall de la médiathèque Jacques Demy. Quelqu'un avait posé tout près du socle ce panneau aux couleurs tonitruantes : "Attention, sol glissant".
Mnémosyne, sol glissant... ?
Si souvent, le hasard dépose son grain de vérité, comme une perle lisse et ronde au creux d'une huître sale et rugueuse, dans la coquille informe de tous ces mots qui passent et qui se croisent, dans nos villes de mots.
 
Quoi de plus vrai, en effet ? 
Sol glissant, la mémoire, qui peut nous entraîner si loin, si loin, au fond de nous, plus loin que nous, au coeur des choses, au bout du monde, vers cet abîme où la Chute nous dépouillera de notre dernier duvet d'ange.
Sol glissant, la mémoire, qui ne nous laissera plus jamais de repos, quand nous aurons commencé à errer, incertains, sur ses chemins glacés qui ouvrent dans l'obscur d'autres chemins glacés.
 
Sol glissant, la mémoire noire de cette ville.
Sol glissant, la mémoire jaune de nos gloires mensongères.
Sol glissant, la mémoire rouge de notre humanité.
 
Sol glissant, Mnémosyne.

Publié dans Fables, Nantes

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L'homme qui crie (réédition revue)

Publié le par Carole

L'homme qui crie (réédition revue)
J'ai photographié l'homme qui crie au château de Blois. Anonyme et obscur, barbouillé de lichens, de mousses et de larmes, érodé de poussière et de pluies, on le remarque à peine parmi les gargouilles du toit. 
Il se tient si obscur, au-dessus de la grande statue de Louis XII, le roi pensif qui s'en va vers l'Histoire, noble et raide, sur son cheval caparaçonné d'or.
 
L'homme qui crie jouait simplement du chalumeau, musicien de la fête parmi les autres musiciens, et soudain l'ombre est tombée sur lui.
La vieille douleur des hommes s'est avancée, elle l'a touché de son doigt pâle et mort, tordant d'un long cri tout son corps. Il a tenté de se redresser, pour chercher tout là-bas la paix, et poser ses yeux agrandis de malheur sur ce regard d'en-haut qui pourrait consoler ceux qui souffrent.
Le ciel l'a oublié.
Et, d'en bas, nul ne l'a entendu. Il était si loin, si laid et gargouillant, au bord du toit. Et puis il y en avait tant d'autres, qui criaient comme lui sur la terre. Cela durait depuis tant de siècles que tous étaient devenus sourds.
 
 
Tout à l'heure, l'homme qui crie reprendra son instrument. Il recommencera à jouer son morceau. Car il n'y a rien d'autre à faire. Et peut-être même, il jouera une marche pour saluer le roi qui va, sur son grand cheval blanc, par les durs chemins de l'Histoire tout semés de guerres, d'incendies, de massacres, de désastres, de famines et de pestes. Du roi qui va, sur son cheval de pierre, noble, raide et pensif, et ne peut s'attarder près de cette longue douleur, qui passe d'homme en homme, depuis des siècles, dans le grand cri muet des peuples.
 
 
Louis XII 1.psd version 2-copie-1

Publié dans Blois

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Un petit revolver dans son écrin

Publié le par Carole

Je feuilletais distraitement ce matin un numéro de l'Histoire - celui de décembre, je crois. Soudain mon attention flottante a été aimantée - cela arrive si bizarrement, chaque fois, si impérieusement - par deux pages qui auraient pu paraître insipides, tant le sujet a été récemment rebattu.
C'était, dans la rubrique "Actualités", un article de plus, consacré à ce fameux petit bout de film qui a fait le tour des réseaux sociaux, l'an dernier, parce qu'on a cru y reconnaître la silhouette de Marcel Proust, figurant fantomatique d'un grand mariage mondain, descendant les marches de la Madeleine (ça ne s'invente pas...). 
 

 

L'auteur de l'article réfutait par de savants arguments cette identification émouvante, déduisant sans hésiter, de toutes les informations qu'il avait rassemblées, que le jeune homme très flou, le bel indifférent de la photo n'était qu'un inconnu sans qualités, ombre parmi les ombres de "la cohorte des fausses apparitions d'écrivains célèbres".
Et, au passage, dans une courte phrase nichée au creux d'un très long paragraphe, il nous apprenait, sans s'attarder sur ce fait qui apparemment ne lui semblait mériter aucun commentaire, que monsieur Proust, effectivement inscrit sur la liste des invités, avait offert aux jeunes mariés... "un petit revolver dans son écrin".
 
Cela m'a laissée rêveuse... l'auteur de la Recherche... offrant à des mariés un petit revolver dans son écrin ?
Un revolver... ?... dans son écrin... ! Monsieur Proust... si correct et si policé... Pouvait-on vraiment croire... ?
 
Et puis, oui, finalement. 
Une silhouette floue qui pourrait être celle de tout le monde. L'air d'être ailleurs quand chacun s'évertue à avoir l'air d'y être. Un par-dessus de bonne facture, tout à fait élégant. Et dans la poche un petit revolver (dans son écrin).
 
C'est bien cela, un écrivain.

 

 

Publié dans Fables

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Croqueville

Publié le par Carole

    La neige avait recommencé à tomber.
    Tant de flocons légers qui n'avaient l'air de rien, mais qui peu à peu s'entassaient et allaient lentement recouvrir le monde. En faire un autre monde, informe, incolore et glacé, qui finalement, vieilli, sali et résigné, se tasserait en boue. 
    Humbles flocons un à un obstinés. D'abord si menus, infimes épingles sur la peau, bientôt se pressant accablants et glacés. Comme les ennuis de la vie, les erreurs, les faiblesses, les sottises, les ratages, les échecs... chacun d'eux presque rien pas grand chose, à peine une mince piqûre à la surface de l'espoir, mais s'accumulant obstinés et serrés, et finissant par recouvrir tout ce qu'on avait en soi de couleurs, d'énergie et de joie.
    Il avait de plus en plus de peine à avancer [...]
 
 
Suite du récit sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
 
 

Publié dans Récits et nouvelles

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Séquoia

Publié le par Carole

Séquoia géant (sequoiadendron giganteum) - Château de la Fleuriaye à Carquefou

Séquoia géant (sequoiadendron giganteum) - Château de la Fleuriaye à Carquefou

    Dans le beau livre où Sophie Chérer a re-nommé* pour nous tant de mots affadis d'usage et de banalité, j'ai lu (ou peut-être re-lu ?) la merveilleuse histoire du mot séquoia.
  Au début du XIXème siècle, un Indien Cherokee, que dans sa langue on avait nommé Se-quo-yah, en raison d'une obscure infirmité* (mais que les Blancs avaient re-nommé George Guess*, peut-être parce qu'il était métis, et aussi pour qu'il nous reste quelque chose à deviner), s'était initié à la connaissance de l'alphabet et à la pratique de la typographie dans une petite imprimerie de campagne installée par les Blancs et, après leur départ, en avait récupéré les plombs. Après des années d'effort et de réflexion, il était enfin parvenu à élaborer un syllabaire apte à noter, avec les caractères refondus des Visages pâles, tous les mots neufs et colorés de sa langue de Peau rouge. Prouvant ainsi que les plombs des Blancs ne servaient pas seulement à nourrir de balles la gueule avide des fusils, mais aussi à jeter dans le monde les mots qui devaient y semer leurs graines. Et que les lettres des alphabets humains ne sont ni blanches ni rouges, mais de toutes les couleurs qui n'en font jamais qu'une de la pensée humaine.
   Et voilà qu'une dizaine d'années après la mort de Se-quo-yah, un naturaliste autrichien nommé Endlicher (celui qui vient endlich, enfin), ayant eu connaissance de l'immense patience du Cherokee typographe, choisit de l'honorer en donnant son nom d'homme à l'arbre géant qu'il s'efforçait de classer dans la dernière séquence du grand livre des botanistes - cette taxinomie qui, re-nommant le monde, en fait enfin ce compte précis, définitif et universel que le vieux Jardinier fatigué négligea d'établir, après la création de cet immense Jardin suspendu dans les airs qu'il re-nomma la Terre - pour qu'elle rêve du Ciel.
 
   Une belle histoire de mots, en somme, cette histoire de séquoia, une histoire de mots qui se croisent et se tissent, se métissent et s'unissent, et enfin ramifient, se nommant et se re-nommant, en un bosquet fécond de symboles et de significations.
 
   De l'Indien découvrant ingénu le pouvoir des mots imprimés,
au naturaliste achevant de re-nommer les arbres du Jardin pour afficher sur le plus grand d'entre eux, dédaigneux des leçons de Babel, l'ultime écriteau conquérant de la raison des Blancs, mais choisissant pour cela le nom d'un Cherokee rêveur qui croyait pouvoir faire sonner la parole des vaincus sur les plombs des vainqueurs,
la boucle des mots qui font rêver se nouant à la terre et au ciel avec autant de force, d'humilité, d'orgueil et d'humanité, que les deux bras énormes et dragonnants du fabuleux sequoiadendron giganteum de notre petite ville de Carquefou...
    
 
 
   ...Belle, peut-être trop belle histoire... 
  Il se trouve que notre Séquoia, géant pourtant des plus débonnaires, a donné lieu récemment à un duel d'étymologistes. Pour l'un des combattants, le mot dériverait, comme une séquence de bois sec et savant, du verbe latin sequor. Pour l'autre duelliste, c'est bien et pour toujours du Peau Rouge Se-quo-yah qu'il tient toute sa verdeur.
 
   Alors, sequo(r)ia ou Se-quo-yah, le nom du séquoia ? sans doute un peu des deux...
 
  Mais que nous importent ici les querelles des savants ? Quand bien même ce ne serait qu'une légende, l'histoire du Cherokee qui croyait aux livres re-nommé en arbre par l'Autrichien qui voulait faire du monde un livre, restera toujours pour nous plus vraie que l'histoire vraie.
 
   Car elle a la vérité profonde, la vérité de forêt murmurante
des mots qui se nouent et se tressent en échelle, comme les branches du haricot magique, 
pour que nos âmes-séquoias puissent enfin grimper tout là-haut, si haut, jusqu'à ces cimes du vieux Jardin où on voit si bien clair
près du vieux Jardinier,
que l'humanité entière n'y a plus sous le ciel
qu'une unique couleur et une unique langue,
ce vert profond des mots qu'on sème et qu'on ressème comme des arbres,
pour qu'ils nous éveillent enfin comme des printemps.
 
 
*"Se-quo-yah pourrait signifier, dans sa langue, pied de cochon" (Sophie Chérer, p. 57)
 
 

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