Le mendiant et les oiseaux
L'osier de saint Bouchard
suite du récit sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Trace
Fenêtre à la mangeoire d'oiseaux
La lettre
La lettre était arrivée le matin.
Il ne l'avait pas ouverte, il l'avait simplement retirée de la boîte, et l'avait fourrée près de son portefeuille, dans la poche intérieure de son manteau. Puis il avait grimpé l'escalier quatre à quatre, jusqu'au dernier étage où sa poitrine essoufflée s'était brusquement emballée, battant de grands coups douloureux qui rebondissaient sèchement sur le papier crissant. Au point que, cette fois, il avait dû s'asseoir un bon moment sur les marches. Mais il s'était tout de même repris, avait titubé quelques pas vers sa porte, avait fini par réussir à tourner la clé dans la serrure. Enfin, extirpant la lettre de sa poche, il l'avait jetée sur la table de la cuisine, tiède et froissée comme un vieux coeur. Et il s'était affalé sur son unique chaise dépaillée [...]
Suite du récit sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Non Oui Oui Non
Heure d'hiver
Le petit musée
C'était rue Clemenceau. Face au Grand Musée qu'on est en train de nous rebâtir sur l'ancien musée des beaux arts.
Il était passé là, l'homme au sourire du dimanche... et il y était allé de son petit graffiti timide - si pâle, si léger, que la première pluie en essuierait le charbon d'écolier. Car il n'abîme rien, l'homme aux fusains du dimanche. Il n'est pas de ceux qui s'imposent, l'homme aux dimanches de la ville, juste de ceux qui posent et qui proposent.
Le Grand Musée le petit musée...
Mais qu'est-ce qu'un musée ? Sinon un lieu où proposer les oeuvres, pour que se posent les regards, pour que devant chacune on flâne et on s'arrête, que plus rien ne s'impose, et qu'on reste immobile un peu, à musarder en soi-même, dans la course incessante du monde.
Et lui, l'homme aux dimanches de la vie, que fait-il d'autre, ornant d'affiches et de messages tous les murs de la ville, que disposer pour ceux qui passent de quoi flâner et s'arrêter, et regarder et musarder, se reposant, tout doucement, dans le flux incessant de la ville ?
Le Grand Musée le petit musée. Et toujours le dimanche de l'art, quand le pas ralentit, quand le regard s'éveille et que la vie, enfin, se pose sur sa branche.
Les loges
Réfugiés installés dans les loges du théâtre municipal du Pirée en 1923 - Exposition "Icônes, trésors de réfugiés", octobre 2016, musée du Château des Ducs, Nantes.